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SPRP  -   1 rue des Clercs  -   26100 Romans sur Isère.    Réunion au local le mercredi à 17 heures.

La mémoire du vers à soie

La mémoire du ver à soie : la magnanerie

                                                            

 

Un premier article a présenté les mûriers, dont les feuilles sont indispensables à la nourriture des vers à soie.
Ce deuxième article décrit la magnanerie.

Une magnanerie est le local où le magnan (ou magnon), c’est à dire la chenille du bombyx (ou ver à soie) vivait sa brève existence de quarante cinq jours nécessaires à la fabrication de son cocon, d’où serait tiré le fil de soie.

Ce local était très divers suivant l’importance de l’élevage et les ressources financières des éleveurs, appelés aussi éducateurs. Les plus aisés faisaient construire un bâtiment spécial, d’autres, pendant la période d’élevage, réservaient le grenier de la maison d’habitation, une chambre ou même tout un étage, parfois la cuisine, le grenier à blé... À Papelissier une chapelle, devenue propriété privée et désaffectée, fut même utilisée à cet usage.

       
 

Les éleveurs pouvaient être propriétaires de châteaux, comme ceux de Triors et de Chatillon-Saint-Jean. Un couvent,  comme celui du Saint-Sacrement, à l’est de Romans, au bord de l’Isère, entretenait une magnanerie où travaillaient les filles dont il avait la charge.
Les éleveurs étaient surtout des ruraux, depuis le grand exploitant jusqu’à l’ouvrier agricole, mais certains vivaient en ville. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, à Romans, sur les registres de primes, sont indiqués : un  ouvrier tanneur, un cantonnier, une garde-barrière, un boulanger, un cafetier, un contrôleur des contributions indirectes, un distillateur ( Mr Premier), quelques petits bourgeois vivant de leurs rentes et même un officier de cavalerie... Donc, des gens appartenant à toutes les classes sociales pratiquaient l’élevage du ver à soie.
Les plus riches se contentaient d’acheter la « graine » (les œufs minuscules) et la confiaient à leur granger, métayer ou fermier habitant aux portes de la ville.

Les vers à soie, pour bien se développer, ont besoin d’une température d’environ 25 °.
Leur élevage se faisant en mai-juin, il fallait assurer un complément de chauffage par des cheminées lorsque la température extérieure était trop basse. La plupart étaient de petites cheminées d’angle, dont l’assise était une grande dalle de molasse bien taillée pour éviter le risque d’incendie du plancher.
Si la magnanerie était très grande, on installait une cheminée à chaque angle, parfois on ajoutait une autre cheminée sur le mur le plus long. Pour les locaux plus petits, deux cheminées suffisaient, dans les angles opposés pour bien répartir la chaleur. Dans la chapelle de Papelissier, une seule cheminée, probablement de récupération. Dans une grande magnanerie dépendant du château de Chatillon-Saint-Jean, un chauffage plus régulier et sans danger était assuré par de petits poêles construits en briques. Le combustible le plus habituel était constitué de bûches de chêne. Si la chaleur extérieure était très élevée, les foyers n’étaient plus alimentés.

       
 
La chapelle de Papelissier La chapelle de Papelissier transformée jadis en magnanerie
entourée de muriers nécessaires à la nourriture des vers à soie
 

Un plafond est prévu pour assurer l’isolation ; il en existe même un exemple formé par des briques posées entre les chevrons. Les murs sont souvent doublés de planches.

Les vers à soie ne supportent pas une atmosphère trop étouffante ; une bonne aération doit être prévue pour assainir l’atmosphère et éviter les graves maladies de la pébrine et de la flacherie qui ravagèrent les élevages au milieu du XIXe siècle.
Cette aération peut poser quelques difficultés pour les locaux de l’étage supérieur où la pente du toit limite la hauteur du mur extérieur. Des œils-de-bœuf,  ou des fenêtres basses, sont alors aménagés.

       
 

Enfin, l’accès aux étages supérieurs pour approvisionner les magnans, pouvait être dangereux. Lors de la période où ils dévorent des quantités considérables de feuilles de mûrier, il fallait porter de lourdes charges. On ne pouvait se contenter d’une simple échelle ; un escalier était donc nécessaire, aménagé à l’intérieur de la maison avec des marches en bois. Dans  les bâtiments indépendants de la maison d’habitation, un escalier était construit à l’extérieur, contre le mur, avec des marches en pierre et sans rambarde.

Aujourd’hui la sériciculture a pratiquement disparu mais elle a, parfois, laissé des traces dans le bâti, par exemple, des cheminées d’angle dépassant du toit.

Le prochain article abordera « l’éducation » du ver à soie.

                 Sauvegarde du Patrimoine romanais et péageois                                                                                        Commission « vers à soie »

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