Skip to main content
SPRP  -   1 rue des Clercs  -   26100 Romans sur Isère.    Réunion au local le mercredi à 17 heures.

Quand, en 1935,
FERNANDEL et Henriette (son épouse)
venaient déguster le poulet aux écrevisses et l’omelette flambée à l’hôtel des sœurs Eynard à Bourg-de-Péage.

A Bourg-de-Péage, dans la Grande-Rue Jean-Jaurès, vous qui passez devant l’immeuble reconstruit dans le cadre des « dommages de guerre », sis en renfoncement devant un petit parc à autos, peu après la place Neuve (en montant vers Valence on ne se doute pas que, là, sur cet emplacement, se trouvait avant la dernière guerre, un des hôtels les plus réputés de la région nord de la Drôme.

Cet hôtel, très ancien, où, il y a des lustres, on logeait à pied et à cheval et dont l’entrée côté cour et l’écurie se voit toujours sur la place Neuve, c’était l’Hôtel Eynard. Qui se souvient ?

Au temps des sœurs Eynard

Cet ancien hôtel péageois était tenu, avant la première guerre mondiale, par les époux Eynard, le mari étant voiturier, transporteur, loueur de voitures…à chevaux, bien entendu !

Sur le siège de sa diligence à impériale, tirée par deux, trois ou quatre chevaux selon l’itinéraire, le père Eynard conduisait les clients de l’hôtel ou des gens de la ville, en excursion dans le Vercors ou dans le Royans.

L’hôtel fut ensuite tenu par Henri Eynard, le fils avec le concours de ses deux sœurs : Pauline et Marie, tous célibataires !...

Une  atmosphère familiale régnait en ce lieu. Le cadre était représentatif de l’époque des auberges où l’on logeait à pieds et à cheval. Mais l’hôtel était bien tenu et propre. Et puis on y mangeait divinement bien, parait-il, à des prix très raisonnables eu égard à la qualité et la quantité des mets servis par les sœurs Eynard.

Des trois enfants Eynard, l’une des deux sœurs, qui se prénommait Marie, ne tarda pas à s’imposer. Sa silhouette claudicante (elle boitait), son sourire…très commercial. Sa gentillesse et la façon dont elle savait créer autour d’elle une atmosphère amicale et confiante la rendirent très populaire.

On avait coutume, nous a-t-on dit, dans la Grande-Rue péageoise, de la voir passer sur sa voiture à deux roues, tirée par un petit cheval docile qu’on appelait « Coquet ».

« Coquet » n’allait pas qu’au marché. Il savait – en toute sérénité – emmener la famille Eynard et les amis en promenade le long de l’Isère et jusque dans le Royans …

En calèche

De l’Alhambra à Bourg-de-Péage

Entre 1930 et 1935, les sœurs Eynard avaient pour pensionnaires M. et Mme Henri Roux, propriétaire du cinéma Alhambra et qui, à l’occasion, invitaient à leur table des gens  du cinéma : loueurs de films, impresarios ou artistes.

C’est ainsi que le 28 mars 1935, Fernandel était venu à l’Alhambra pour y faire un tour de chant à l’occasion de la présentation d’un de ses premiers films - en vedette – « Les Bleus de la Marine », vint, avec Henriette son épouse, prendre place à la table de Mme et M. Henri Roux, chez les sœurs Eynard.

Fernandel et les épinards

 Fernandel ayant trouvé le gratin d’épinards délicieux, « comme à la maison », s’était-il écrié, promit à Marie Eynard de revenir…

…Et il revint, l’occasion lui en ayant été offerte par son tour de chant que, de Romans, il alla donner à Valence…Il resta trois jours complets à l’Hôtel Eynard, devant les portes et fenêtres duquel les curieux se pressaient pour voir  Fernandel, dont la popularité allait grandissante…

Fernandel

Il y revint encore par la suite et il dédicaça une de ses photos aux sœurs Eynard, dont il estimait l’accueil (charmant) et la bonne cuisine, à leur juste valeur.

 Article signé L. B

 archive de l’Impartial de 1970.

28 mars 1935. On reconnaît sur ce cliché pris devant l’Alhambra, de gauche à droite, MM. Henri Roux, propriétaire de l’établissement, et son beau-père M. Alfred Boucharin, ancien juge au Tribunal du Commerce ; Henriette (épouse de Fernandel) et Fernandel en chair et en os…