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SPRP  -   1 rue des Clercs  -   26100 Romans sur Isère.    Réunion au local le mercredi à 17 heures.

Auguste Baux

Mort en combat aérien le 17 juillet 1918

Auguste Baux

Dés le début du XX e siècle, se développe une activité aéronautique à Romans. D’ailleurs en 1911, une grande fête est organisée sur le terrain des Berauds. Mais ce n’est qu’en 1933, que toutes les activités aéronautiques sont transférées au terrain des Chasses, actuel siège de l’Aéroclub de Romans. Quelques années plus tard, en 1936, une section de l’Aviation Populaire de l’Aéroclub de Romans se crée. Elle portera, dès février 1938, le nom d’Auguste Baux. L’annonce officielle est faite au cinéma Pathé-Palace dans un discours prononcé par son président M. Arnoux.Quelques vieilles photos, d’un sépia si pâle qu’elles ne peuvent être reproduites, nous restituent l’image de notre héroïne oubliée : une paysanne sans âge, petite et trapue, les mains posées sagement sur le tablier noir à pois. De grosses mains déformées par les travaux du ménage et d’innombrables lessives. On croit discerner pourtant un petit éclair malicieux au coin de l’œil.

Auguste Baux, est né le 9 Juillet 1892, à Bourg de Péage, dans une famille de quatre enfants. « Elève au Collège de Romans, bon camarade, plein de fougue et de santé, il joignait aux ébats naturels de son âge, l’amour des études, poursuivant avec ténacité son but et son espoir : préparer Polytechnique » (extrait du discours de M Arnoux). Obligé de s’orienter différemment, il entre aux Ponts et Chaussées. Nous sommes en 1911. Déjà une véritable passion occupe ses pensées. D’ailleurs il écrit le 3 avril 1911 à Roland Garros « Mon seul désir serait de faire de l’Aviation…Mais hélas, je le sais, il faut être riche ou déjà du métier… ».

Au cours la saison 1910-1911, Auguste Baux qui joue en équipe troisième de l’U.S.R.P attire l’attention de l’international Charles Vareilles, qui dirige les Romanais. Il le prend avec lui et le met d’emblée dans l’équipe première des Damiers. Benjamin de l’équipe, il occupe le poste délicat de demi d’ouverture. Il fait aux côtés des P.Joud, Flandrin, Charrel, Marrand, qui jouent en première ligne, d’éblouissantes parties. Hélas au cours d’un match en février 1911 contre le FC de Lyon en ¼ de finale du championnat de France, il est victime d’un accident grave qui lui interdit désormais la pratique de ce sport (Article d’Aimé Gerin de février 1938).

En 1914, ajourné à cause de sa blessure, il s’engage au 75e régiment d’Infanterie à Romans. Par quel stratagème y parvint-t-il ? Le 4 août, il part dans les Vosges avec le régiment. Très vite, sa belle âme de patriote se révèle, il participe à toutes les patrouilles et à toutes les embuscades. Fait prisonnier, il ne peut se faire à l’idée de rester inutile alors que les autres se battent. Il tente une première évasion mais il est repris et enfermé à nouveau.

           En juillet, deuxième évasion réussie, ce qui lui vaut sa 1ère citation :
                         - Ordre du Régiment du 23 Août 1916 « Brave soldat. Ayant été fait prisonnier, a fait preuve d’endurance et de patriotisme en préparant et en exécutant son évasion et, en particulier en circulant pendant dix jours sur le territoire ennemi ». PIERLOT

           Il arrive à Romans et s’engage dans l’Aviation. Le 3 novembre 1916, il entre à l’école du Crotoy où il obtient son brevet de pilote le 28 février 1917. Il est ensuite versé à l’escadrille N88 et C61. Mais ce n’est pas son rêve, il lui faut la « chasse ». Enfin, il arrive à son désir suprême, sa désignation à l’escadrille S103. Il est dans le groupe des Cigognes, l’escadrille des Fonck, Guynemer, Dorne, Rolland Garros…etc. Dès ce moment, il sera de tous les coups durs.

           Ce qui lui vaudra les citations suivantes :
                          - Ordre de l’Aéronautique du 26 Mars 1918 « Passé dans l’aviation, après s’être évadé d’Allemagne, a fait un stage de huit mois dans une escadrille de Corps d’Armée. Est passé sur sa demande dans la Chasse où il s’est révélé de suite comme un pilote courageux et adroit. A pris part récemment à un dur combat, au cours duquel un avion a été abattu ».
                          - Ordre de l’Aéronautique du 5 Avril 1918 « Passé dans la Chasse depuis peu, donne journellement l’exemple à ses camarades en livrant de nombreux combats. Parti récemment avec une patrouille qui a livré combat à un avion ennemi, l’a obligé à atterrir dans nos lignes ».
                          - Médaille militaire du 13 Juillet 1918 « Après avoir fait preuve, dans des circonstances difficiles, d’un courage, d’une énergie et d’une endurance au dessus de toute éloge, est passé dans l’aviation où il s’est affirmé comme un pilote de premier ordre, faisant l’admiration de ses camarades, par sa bravoure, son entrain et son mépris du danger. A abattu récemment son deuxième avion ennemi. Trois citations ». PETAIN

Le 17 juillet 1918, au cours d’une attaque aérienne il fut tué, abattu en plein vol.
           Cinquième citation :
                          - Ordre de l’Armée du 11 Août 1918 « Grand pilote de chasse. Combattant admirable. Tué le 17 Juillet 1918 en combat aérien ». BERTHELOT

Extrait de la lettre du Capitaine BATTLE, Commandant de l’Escadrille SPA 103, secteur 223 annonçant sa mort à ses parents « …Je l’aimais surtout pour son courage, pour son cœur de soldat, sa douceur, sa gentillesse…Consolez vous en pensant qu’il est mort de cette belle mort, la mort pour la Patrie…Consolez vous en en pensant que de tous ses chefs, ses camarades, ses amis, il ne sera pas oublié ; du lointain au-delà il vous en saura gré et vous bénira.

                                                                                                                                                                  C.M