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SPRP  -   1 rue des Clercs  -   26100 Romans sur Isère.    Réunion au local le mercredi à 17 heures.

Louise-DOREY (puis MATHIEU)

Institutrice à Geyssans en 1900

Édith BAUVET, a conservé quelques papiers et rapports de l'Inspecteur primaire sur sa grand-mère Louise-Léonie DOREY, devenue institutrice à Geyssans en 1900. Ceux-ci nous permettent de nous faire une idée plus précise de la carrière d’une institutrice d’école de filles.

Louise-Léonie DOREY est née en 1867 à Hauterives, fille de Pierre et de Flavie PERRIOLAT, agriculteurs. Son ascendance suivra.

  C'est l'une de ces nouvelles institutrices laïques, qui ont été lâchées, âgées d'une vingtaine d'années pour enseigner dans les écoles communales après une formation rapide à Valence. A noter que la plupart de ces premières institutrices sont originaires de ce qu'on appelle aujourd'hui la Drôme des Collines ou bien du Diois.

  La loi Falloux de 1848 favorisa les écoles de filles tenues par des religieuses ou des laïques sélectionnées par le curé de concert avec le maire. Ces écoles ont fleuri dans à peu près tous les villages. Mais l'école primaire obligatoire, gratuite et laïque de Jules Ferry en 1882, obligea la construction d'une école de filles et de garçons dans chaque commune. Certaines communes n'ont obéi que très lentement. La construction des écoles de cette époque, largement subventionnée, sont des immeubles, véritables châteaux quelquefois, avec des appartements de fonction de surface inouïe, la plupart dédaignés aujourd'hui sont transformés en logements locatifs.

Un contingent de Normaliennes de l’année 1897
Un contingent de Normaliennes de l’année 1897

 .. les jeunes filles paraissent plus âgées tant leur costume est strict. Il s'agit d'un uniforme qui au voile près rappelle celui des couventines, c'est une robe noire en cachemire ou en croisé de laine. Pas de maquillage, pas de bijoux, les cheveux sont strictement tirés en arrière. Seules fantaisies les cols différent légèrement et s'ornent quelquefois d'une broche. La taille est fine, le sourire rare...

 L'instruction des enfants était organisée en trois degrés ou divisions scolaires : maternelle, élémentaire et primaire supérieure depuis 1887.

  L'enseignement était de qualité. Nos parents (ou grands-parents selon notre âge) étaient formés aux valeurs de la propreté, de la tenue et de la morale. Ils récitaient les départements, avec leurs préfectures et sous-préfectures par cœur; les fleuves et leurs affluents n'avaient pas de secret pour eux, et ils maîtrisaient parfaitement l'orthographe, la grammaire et l'écriture.

  L'écriture standardisée nécessaire à la facilité de la communication et au gommage des patois locaux. Ils passaient leur certificat entre 12 à 14 ans et en savaient suffisamment pour entrer dans la vie active. Ce CEP a été supprimé en 1989.

  L'année 1936 apporta l'obligation de la scolarité jusqu'à 14 ans, qui sera portée en 1972 à 16 ans.

  La mixité des élèves ne date que des années 50, époque où même en 6e on jouait encore aux billes avec les filles à la récréation, sans arrières pensées, certaines étant d'ailleurs des championnes redoutables. Les feuilletons télé n'avaient pas encore introduit la drague en vigueur aujourd'hui dès le CP.

  Le livre scolaire unique de l'école républicaine : Le tour de France par deux enfants de G. Bruno (a), sous-titré  :  Devoir et patrie servait à la fois pour la lecture, la géographie, l'histoire, la leçon de chose, les connais-sances morales et pratiques, avec plus de 200 gravures éducatives.

Le tour de la France
Le tour de la France

C'est l'un des premiers illustrés ! En tout cas les plus grands tirages et le plus lu. Il était écrit avec suffisamment de doigté pour qu'il soit agréé même par les écoles libres. Il raconte les pérégrinations de deux frères, André et Julien, âgés de 14 et 7 ans, orphelins partis de Lorraine car leur père mourant avait voulu qu'ils restent français (suite à la défaite de 1870).

L'épisode de la traversée de notre région y est prétexte à la célèbre leçon sur la sériciculture.

  La lecture du Tour de France est à nos yeux de l'an 2000 assez surprenante : L'enseignement du patriotisme, le gommage et le mépris du régionalisme :

- Pourquoi tous ces gens ne parlent-t-ils pas français ?

- Parce qu'ils n'ont pu aller à l'école...; le racisme : - Des quatre races, la race blanche la plus parfaite..., la revanche souhaitée de la perte de l'Alsace-Lorraine, etc.

 La grande variété des sujets et idées abordées lui font encore un charme certain.

  Chaque jour une maxime différente, sujet de réflexion ou de morale est écrite au tableau et sert de modèle d'écriture : L'ignorant est un sot, Ou : A l'école , on n'apprend pas seulement à s'instruire, on apprend à devenir honnête. Ou : L'enfant le plus heureux est le plus laborieux. Pendant la guerre de 14-18 ce sera : Le soldat français ne se plaint jamais, sous la mitraille il trouve le mot pout rire.

  Le calcul y est aussi éducatif , témoin ce problème.

 Problème

  Un homme gagne 5 francs par jour et travaille 300 jours par an. Il dépense 3 francs par jour pour sa nourriture et son entretien, plus 0 F 20 de tabac par jour et 4 F 25 au cabaret par semaine. On demande à combien s'élèverait son économie annuelle s'il ne faisait pas ces dépenses inutiles.

 

La carrière de Mlle DOREY

1881 à 1886 Études

  • Certificat d'Étude à 14 ans en 1881.
  • Brevet élémentaire.
  • Entrée en fonction en 1884.
  • Elle obtient le CAP des écoles maternelles en 1886.

1886 à 1889 Stagiaire dans 5 écoles

Louise-Léonie DOREY, 19 ans sera stagiaire au Poët-Laval en 1886, puis à Pierrelatte en 1887, puis à St-Bonnet-de-Galaure 1887, puis à St-Vallier en 1888, puis à Montrigaud en 1889 :

1889-1893 Institutrice adjointe à Montrigaud

 Louise-Léonie DOREY est stagiaire en 1889 puis institutrice adjointe en 1893 à la petite classe de l'école de fille de Madame FERT à Montrigaud. Cette classe est composée de fillettes d'âges différents.

  Lors de la visite de l'inspecteur MOLLARD en octobre 1893, sur les 31 élèves inscrites, seules 10 sont présentes. Son rapport trouve l’ordre et la propreté satisfaisants. Rien n'est à reprendre sur la discipline et la tenue des élèves. Les cahiers mensuels sont biens tenus, et les cahiers journaliers sont propres et soignés. Les grandes ont des devoirs bien choisis, mais les exercices de rédaction et les résumés de causerie sont rares.

Conseil d'enseignement :

Faire causer beaucoup et donner souvent comme devoirs d'écrits les résumés à ces leçons. Les élèves ont trop l'habitude de causer toutes ensembles. Elles savent leurs récitations mais ne savent pas les expliquer. Il y a trop de divisions pour la lecture. L'inspecteur assiste à une leçon de choses trop bruyante, mais la maîtresse a montré des gravures, c'est bien. La leçon est vivante, animée, intéressante.   Surveiller le langage et ne pas les faire causer toutes à la fois. Ne pas oublier les résumés de fin de leçons.

1894 CAP de l’École Normale de Valence

  Louise-Léonie DOREY obtient le CAP de l'École normale de maîtresses de Valence.

Signature de Louise-Léonie DOREY en 1895
Signature de Louise-Léonie DOREY en 1895

1895 Margès puis titulaire à Geyssans

Mlle DOREY est nommée en février 1895 à Margès puis dès la rentrée d'octobre fonctionnaire titulaire de quatrième classe à Geyssans avec un traitement de 1 000 F (1) avec une classe unique.

La classe des filles de Geyssans. Louise DOREY est à droite.
La classe des filles de Geyssans. Louise DOREY est à droite.

 1896 Directrice

 Mlle DOREY est nommée directrice titulaire de l'école de fille de Geyssans.

Mlle DOREY devient Mme MATHIEU

 1897 Mariage

 Louise DOREY a 29 ans. Elle se marie à Geyssans le 4/02 avec Xavier MATHIEU, 34 ans, natif de Montrigaud, il est ouvrier galochier.

  Mme MATHIEU est logée par la Mairie et M. le Maire de Geyssans, M. CHABERT, lui fait réceptionner l'inventaire des biens communaux qui lui sont confiés :

Mobilier à usage scolaire

  • 16 tables à 2 places
  • 1 table bureau
  • 2 tableaux noir
  • 1 poêle
  • 2 cartes de France
  • 1 carte d'Europe
  • 1 planisphère
  • 1 tableau système métrique
  • 1 caisse à charbon
  • 1 marteau
  • 1 boite avec flacons, cornues et tubes.

Signé Le Maire : Chabert, L'Institutrice : L. Mathieu.

Mobilier à usage personnel

  • 1 fourneau
  • 1 table ronde
  • 1 petite table carrée mauvaise
  • 10 chaises
  • 1 lit en fer à 2 places, sommier et matelas
  • 1 arrosoir usé 14 ans
  • 1 lit en fer 1 place, mauvais, toile du matelas usée
  • 1 buffet de cuisine
  • 1 petit pétrin

Signé Le Maire : Chabert, L'Institutrice : L. Mathieu.

L'Inspecteur MOLLARD fait sa visite en février. Il note : Mme MATHIEU a 27 élèves dont 23 sont présentes ce jour là, toutes proprettes, dociles et appliquées. La morale a de bons résultats, les résumés sont bien compris, les élèves sont douces, polies et bienveillantes entre elles.

Elles ont des connaissances un peu superficielles : S'appliquer à faire causer et à composer des phrases correctes. Les registres et les cahiers sont bien tenus. Les cahiers sont soignés, les devoirs sont variés, mais les rédactions n'ont pas assez d'annotations. Pour les élèves du cours complémentaires multiplier les causeries et les faire suivre de courts résumés oraux et écrits.

* Premier enfant, Claire-Antoinette MATHIEU naît à l'école de Geyssans le 25/10/1897. Elle épouse en 1920 Marius René SOULIER.

1899

L'institutrice est maintenant titulaire de troisième classe, son traitement est passé à 1 200 F. Elle est visitée par l'Inspecteur en mars. Sur les 23 élèves dont l'une est d'âge extrascolaire, 19 sont présentes.

L'Inspecteur juge que l'installation est convenable, note que la commune fournit le chauffage. La tenue de l'école est bien, la discipline est très bonne, les élèves ont de bons sentiments et de bonnes habitudes. Les registres sont bien tenus, les cahiers propres et soignés, les corrections des devoirs sont régulièrement faites. Les leçons sont préparées avec un certain soin. Certaines élèves font des réponses satisfaisantes en histoire, géographie, morale, mais les résultats sont assez faibles pour la division élémentaire. Les devoirs écrits sont bien choisis dans les trois cours. La classe est dans son ensemble assez convenablement tenue, mais les leçons manquent un peu de vie et d'entrain et les élèves sont peu portées à réciter de mémoire. Le travail manuel doit suivre exactement le programme et donner le même enseignement à toutes les élèves d'une même division. Pour l'histoire, le programme doit être réparti en 6 ou 7 mois au moins. Il faut s'occuper davantage de la division des petites qui savent peu de choses. Il faut s'efforcer de faire causer les élèves et les habituer à s'affranchir du texte de leurs livres.

 Discours de M. FIGUET à l'inauguration de l'école de filles de Châtillon-St-Jean 1900 (3) :

...Ce sera l'éternel honneur du gouvernement de la République d'avoir répandu à flots les bienfaits de l'instruction sur tous les enfants sans distinction aucune, d'avoir étendu une égale sollicitude sur les filles aussi bien que sur les garçons. Aucune autre réforme ne mérite davantage notre reconnaissance et n'aura plus contribué à la grandeur morale du pays, car la femme qui, dès son enfance, a puisé le sentiment profond et sérieux de la mission qui lui est dévolue, est toujours une épouse accomplie, une mère tendre dévouée et vaillante. Ce dévouement pour les siens qui est naturel, instinctif en elle, se double en quelque sorte de la conscience précise qu'elle a de toutes ses responsabilités....

 1900

L'inspecteur passe en mai, 15 élèves seulement sur les 23 inscrites sont présentes.

L'ordre et la propreté sont satisfaisants, Bonne discipline. Il faudra remplir la colonne 31 du registre d'appel. Les cahiers sont bien tenus. Les écritures ne sont pas élégantes mais très lisibles. La correction des devoirs est assez régulière et assez complète et les leçons sont préparées avec un certain soin. Devoirs généralement variés et bien choisis quoique les exercices de composition française soient un peu rare. Des résumés de leçons sur les éléments des sciences dans les divers cours.

Leçons entendues : rédaction, géographie, grammaire, histoire, récitation. La maîtresse sait faire la leçon et intéresser les élèves qui causent assez volontiers et ont des connaissances. La tenue de la classe s'est améliorée. Les élèves ont l'esprit plus ouvert et causent avec plus d'assurance, je ne puis qu'encourager Mme MATHIEU et l'engager à faire de nouveaux efforts.

Signature de Louise-Léonie MATHIEU née DOREY en 1904
Signature de Louise-Léonie MATHIEU née DOREY en 1904

 * Seconde fille, Lucienne-Paule MATHIEU nait à Geyssans le 11/09/1901. Elle sera religieuse.

 * Troisième fille, Aimée-Denise MATHIEU nait le 9/02/1903. elle sera longtemps secrétaire de Mairie à Génissieux et y restera à sa retraite.

 1904

Mme MATHIEU a alors trois enfants. Toujours en troisième classe, son traitement est de 1 400 F. A la rentrée de 1904 M. l'Inspecteur passe, 11 élèves sur les 17 inscrites sont présentes.

Salles de classe et annexes sont convenablement tenues, les écolières sont propres, la discipline est bonne les registres bien tenus, les cahiers convenablement tenus. Les écritures sont moins bonnes que précédem-ment, les devoirs sont bien corrigés.

Mme MATHIEU tient un carnet de préparation. Les devoirs de grammaire pour les élèves du cours moyen sont trop simples, les élèves connaissent depuis longtemps la formation du pluriel dans les noms. Les autres devoirs sont convenablement choisis. En travail manuel, 1 heure, les élèves les plus avancées font un ourlet, les plus jeunes tricotent, convenablement dirigés. L'enseignement scientifique sera donné régulièrement lorsque les élèves seront toutes rentrées. En lecture les élèves vont trop vite et lisent sur un ton chantonnant mais comprennent assez bien ce qu'elles lisent. En géographie les élèves ne se reconnaissent pas très bien sur les cartes.

Il faut surveiller les récréations d'un quart d'heure qui coupent chaque classe.

1905

Geyssans compte en 1905 111 maisons abritant 111 ménages et 445 habitants. Les deux tiers vivent de la terre. Il y a aussi un maréchal-ferrant, l'instituteur des garçons M. RAFFIN, l'institutrice des filles Mme MATHIEU dont le mari fabrique des galoches, le prêtre, deux épiciers-cafetiers, un garde-champêtre et quelques rentiers.

Le traitement de l'institutrice est porté à 1 450 F.

L'Inspecteur passe fin novembre, 19 élèves sont présentes sur les 21 inscrites.

Tout est propre et en ordre. Il faudra faire mettre quelques voyages de sable sous le préau, à demander à M. le Maire. La tenue des élèves est bonne, la discipline est bien assurée. Registres et cahiers sont convenablement tenus. Les écritures sont meilleures que l'an dernier. Les devoirs sont régulièrement corrigés et les élèves participent aux corrections. Les devoirs sont variés et généralement courts et les exercices de grammaire gradués. Leçon de science sur l'étain, la maîtresse montre du papier d'étain et des barres d'étain, elle aurait pu facilement se procurer des objets en étain : cuillers et ustensiles étamés. Mme MATHIEU n'a pas encore commencé à créer un musée scolaire, je prie Mme MATHIEU de l'organiser, elle me fera connaître le 1er avril ce qu'elle aura fait à ce sujet. Pour les usages de la (manque) la maîtresse fait intervenir les élèves et la leçon devient une causerie (manque), la leçon se termine par un court résumé rédigé par les élèves.

Pendant que les élèves des cours moyens et élémentaires le copient, la maîtresse fait lire celui-ci par les élèves du cours préparatoire. Lecture et écriture sont enseignées simultanément.

* Quatrième et dernier enfant, Émile-Adrien MATHIEU naît à Geyssans le 23/12/1905. Il épouse en 1930 Rose-Célestine THOMAS. Ce sont les parents d'Édith épouse BAUVET.

1906

Le traitement de Mme MATHIEU est de 1 500 F. Son logement de 4 pièces est jugé confortable.

L'Inspecteur passe fin novembre 1906, il y a 18 filles présentes sur les 21 inscrites. Salles et annexes sont propres, les enfants bien tenus et la discipline est bonne.

Le musée scolaire est mieux organisé mais il y a encore à faire. Les registres sont à jour, la tenue des cahiers est bonne, les devoirs sont convenablement corrigés et les élèves participent aux corrections.

Les énoncés des problèmes doivent être adaptés à la pratique du pays car le problème du 27 octobre concerne des becs de gaz qui consomment 150 litres par heure mais à Geyssans les enfants ne connaissent même pas ce qu'est le gaz d'éclairage.

Les dictées sont d'abord lues par la maîtresse puis elle les dicte, je recommande de donner après la lecture quelques explications afin que les enfants n'écrivent pas de mots ou expressions sans les comprendre.

Tous les jours la classe du soir commence par une leçon de dessin ou d'écriture alors qu'il faudrait que ce soit de préférence à la fin d'une classe, remanier l'emploi du temps.

Organiser une correspondance avec les parents à l'aide des cahiers journaliers.

1907

Mme MATHIEU a 39 ans, son traitement de troisième classe est de 1 550 F. L'Inspecteur passe en mai, 18 élèves sont présentes sur les 25 inscrites.

La tenue de l'école est bien. Les élèves sont convenablement tenues.

La correspondance avec les parents n'est pas tenue.

Mme MATHIEU se sert de son carnet de préparation de 1905, je doute de l'efficacité de la préparation.

Les élèves des préparatoires font des additions sur des nombres abstraits, prière de suivre à ce sujet les conseils que j'ai donné précédemment.

Leçon de sciences sur la germination, la leçon est bien conduite, la maîtresse envoie chercher des plantes avec des racines pendant la leçon, il faut les ramasser avant l'heure. Il aurait été intéressant d'illustrer de dessins représentant des racines, poireaux, carottes, etc.

Orthographe :  Bien.

Système métrique bonnes réponses.

L'école de filles de Geyssans en 1910.
L'école de filles de Geyssans en 1910.

* Au bas à droite Mlle MATHIEU, fille de l'institutrice, qui fut longtemps secrétaire de Mairie de Génissieux.

 1910

Mme MATHIEU enseigne maintenant depuis 25 ans, dont 15 à Geyssans. Elle devient titulaire de seconde classe et son traitement est porté à 1 800 F. Deux des quatre pièces de son logement vont être réparées prochainement.

Elle donne des cours d'adultes postscolaires. Une mutuelle scolaire compte 7 inscrits dont 3 à l'école.

L'Inspecteur passe en mai, sont présentes 19 élèves sur 20 inscrites.

La tenue de l'école est très satisfaisante, la modeste décoration murale est à compléter. Il y a des fleurs sur le bureau, et une plate-bande fleurie dans la cour. Les jeunes filles sont propres, d'esprit assez ouvert, se tiennent bien, leur application est très suffisante au travail.

Le musée scolaire est assez bien pourvu et convenablement présenté. Il n'y a pas d'ouvrages dans la bibliothèque scolaire et aucun élève n'emprunte des ouvrages à la bibliothèque des garçons.

Les registres sont rigoureusement à jour.

Les cahiers sont assez satisfaisants. La correction des devoirs est régulière et les cahiers annotés et visés par les parents. Des cahiers de préparation nouveaux pour la langue française et les sciences. Les devoirs sont variés, quelques bons dessins d'après nature, les croquis de géographie sont trop petits, les figures de sciences trop peu nombreux. Bons albums de travaux de couture.

Leçons entendues : Orthographe, Système métrique et Morale.

L'enseignement assez concret et profitable présente assez d'intérêt, les explications gagneraient à être plus précises. Bonnes réponses en géographie, faibles en histoire et calcul.

 1911

L'Inspecteur passe à la fin mars 1911, 20 élèves sont présents sur les 23 inscrits. Il y a trois divisions.

Il y a un cours d'adultes avec un diplôme d'honneur.

La classe est propre et rangée et est convenablement décorée. Le musée est bien constitué et ordonné.

Aucune élève ne fréquente la bibliothèque de l'école de garçons. La tenue des élèves et la discipline sont très bonnes, les esprits sont assez ouverts. Les cahiers finis sont visés par les parents. L'Inspecteur note que la dernière préparation est d'octobre 1910; que les élèves savent la leçon sur la surface du triangle mais ne savent pas pourquoi le produit de la longueur et de la largeur doit être divisée par 2; les récitations sont sues mais la diction est inexpressive et qu'il n'y a pas de nouveau texte expliqué; qu'en écriture le modèle est sommairement analysé au tableau noir. Mais résultats satisfaisants à peu près dans toutes les matières. Il faudra dresser et afficher la répartition mensuelle des matières, des morceaux choisis, tenir un journal de classe, engager les élèves à lire les livres de bibliothèque de l'école de garçons et leur faire apprendre les dates de notre histoire.

Leçon de Morale et Calcul (4).

Morale :  Il faut travailler à l'école comme ailleurs. Un paresseux est un sot.

1913

Mme MATHIEU en est à sa 28ème année de service.

L'Inspecteur passe en mai, il n'y a que 4 élèves sur les 20 inscrites à cause d'une épidémie de rougeole, même les cours d'adultes n'ont pu être donnés.

Le musée scolaire est installé dans un grand placard mais n'a pas de catalogue. La tenue des locaux est bien.

Quelques élèves ont emprunté des livres à la bibliothèque des garçons. Les corrections sont assez satisfaisantes mais un certain nombre de devoir ne sont pas corrigés suffisamment, ni appréciés. Il faudra compléter le travail manuel par le dessin, le chant, la musique et la gymnastique.

Les plans et croquis muraux destinés à l'enseignement de la géographie locale n'ont pas été dressés.

1924

Louise-Léonie MATHIEU prend sa retraite après 40 annuités de service. Elle a 57 ans. Elle meurt à Génissieux en 1940 âgée de 73 ans.

Notes :

(a) Augustine TUILERIE, 1833-1923, mère du philosophe GUYAN. Pseudonyme de Giordano Bruno, brûlé par l'Inquisition.

(1) Coefficient 1900-2000 : environ 20.

(2) Galoche : Chaussure dessus cuir clouée sur une semelle de bois de hêtre.

(3) Jacquemart 9/08/1900, cité par F. & C. Gardelle dans la Drôme des Collines d’autrefois, La fontaine de Siloé, Montmélian, 1994.

(4) S. Bukiet/H. Mérou : Les cahiers de la République, Carugate 2001.

Ascendance Sosa de Louise-Léonie DOREY épouse MATHIEU

10 générations

 

1 Louise-Léonie DOREY, institutrice ci-avant, ° Hauterives 28/12/1867, + Génissieux 13/03/1940.

x Geyssans 4/02/1897, sans contrat,

(François)-Xavier MATHIEU, galochier, ° Montrigaud 2/08/1862, + Génissieux 6/05/1933, fils de François cultivateur de Montrigaud et de feue Adelaïde GIRAUD.

Postérité :

1a Claire-Antoinette, ° Geyssans 25/10/1897, + Génissieux 4/05/1970

x Geyssans 6/03/1920 Marius-René SOULIER.

1b Lucienne-Paule, « Sœur Marie-Madeleine » en religion, clarisse, ° Geyssans 11/09/1901, + Privas 11/03/1965.

1c Aimée-Denise, ° Geyssans 9/02/1903, + Romans 2/12/1990, sans alliance, secrétaire de mairie de Génissieux.

1d Émile-Adrien MATHIEU, ° Geyssans 23/12/ 1905, galochier à St-Michel, , + Romans 9/05/1973,

x à St-Michel 30/08/1930 Rose-Célestine THOMAS.

G II

 2 Pierre-Antoine DOREY, propriétaire aux Potiers, ° Hauterives 23/03/1833, y + 6/09/1915,

x Hauterives 20/02/1862

3        Flavie-Magdeleine PERRIOLAT, ménagère

° Hauterives 16/05/1831, y + 16/03/1912.

 Postérité :

1a Victoire-Anaïs 1862-1943

x Hauterives 26/02/1886 Jph-Régis BOURGEON;

dont : aa Camille-Anaïs

x 1922 Daniel PIPARD sans postérité.

1b Louise-Léonie en G I;

1c Pierre-Antoine 1865-1938, cultivateur,

x Hauterives 13/10/1899 Célestine-Marie ARGOUD.

dont :

- ca Célestine

x Hauterives 1936 Xavier PLOYON, postérité.

1d Jean-Gabriel 1873-1947, cantonnier,

x Montchenu 19/11/1896 Marie-Rosalie LABUSSET;

dont :

- da Marie-Léonie

x Montchenu 1921 Gabriel BARRUYER.

- db Berthe,

 x Bathernay 1932 Marc FAURE.

1e Marie-Victoire 1864-1927

x Hauterives 13/02/1890 Éloi-Pierre DOREY,

dont

-ea Marcelle,

 x 1920 Camille TOURNIER, postérité.

G III

 4 Jean-Antoine DOREY, travailleur à Hauterives,

y ° 10/10/1796, y + 22/11/1881,

x Hauterives 20/05/1820

5 Victoire BONIN, ménagère,

° Hauterives 22/08/1792, y + 9/08/1865.

6 Joseph-François PERRIOLAT,

° Hauterives 10/09/1798, y + 25/09/1871,

x Hauterives 25/06/1823

7 Thérèse LAMBERT,

° Hauterives 19/03/1804, y + 19/08/1861.

Postérité :

3a Flavie-Magdeleine, en G II;

3b Pierre PERRIOLAT 1845-1873

x Tersanne 14/08/1873 Marcelline ROBERT, dont :

- ba Joseph PERRIOLAT 1892-1945

x St-Sorlin 1922 Valentine MUETTON.

- bb Marie-Léontine, 1889-1954,

x Hauterives 1907 Marius GUILLERMONT,

- bc Marie-Marcelline 1874-1963,

x Hauterives 1895 Jean-Valère MOURAT,

3c Joseph PERRIOLAT 1830-1899

x1 1861 Marie BARD.

x2 2/08/1884 Marie LAFOND, sans post.

dont de la 1ère :

- ca: Louise 1870-1958,

x St-Donat 25/08/1894 Jean-François BERT,

G IV

8 Antoine DOREY, vigneron à St-Germain d'Hauterives, y ° 20/07/1746, y + 28/04/1813,

x Hauterives 8/08/1802

9 Marie-Rose SILVESTRE,

° Hauterives 12/07/1772, y + 13/06/1839.

 10 Jean BONIN,

° Hauterives 16/12/1760, y + 20/01/1826,

x Hauterives 29/05/1787

11 Jeanne HOURS, ° Hauterives 24/11/1757.

12     François PERRIOLAT, + 1816.

13     Régina GENTHON.

14     Jean LAMBERT,

15     Marguerite LACROIX.

G V

 16 Antoine DOREY, vigneron à Hauterives, ° St- Germain 26/03/1712, inh. Hauterives 16/12/1790.

x1 Hauterives dimanche 18/09/1735 Virgine PAQUIEN, qui suit.

x2 Châteauneuf-de-Galaure 16/05/1752 CM 22/04/1752 Madeleine JOURDAN, fille de Jean et feue Madeleine SILVESTRE.)

17 Virgine PAQUIEN-LÉGUETTE, ° ca 1715, + Hauterives 23/10/1750.

 Postérité

Du 1er mariage :

8a Virgine °+ 1736;

 8b Michel

x Hauterives 29/06/1762 Madeleine LAPIERRE.

8c André b. 1739;

8d Antoine en G IV;

8e Virgine 1743-1748;

8f Marie b. 1746;

8g Jean 1749-1755.

Du second mariage :

8f Claudine

x Hauterives 17/05/1774 Antoine LACROIX.

18     Jean SILVESTRE,

19     Élisabeth BERNE.

20     Antoine BONIN, + 1759.

21     Marie GALON, + 1759.

22     Jacques HOURS,

23     Françoise RAIGNAUD.

28     Antoine LAMBERT

29     Marguerite ESCOFFIER.

G VI

32 Jean DOREY dit GUINOT, laboureur d'Hauterives puis de St-Germain, quartier Taravey vers 1708, + Hauterives 6/05/1676, teste Me Antoine Martignat ADD 2E 24.710/84 v°, + St-Germain 5/11/1741,

x1 Hauterives 28/01/1698

Antoinette JUVENETON.

x2 vers 1708

33     Marie JANIN, vivante 11/1741.

 Postérité

Du 1er mariage :

16a Marie

x 1724 Antoine JEOFFREY;

 16b Catherine, dont on sait pas où elle est en 1741; ni si elle est encore vivante.

16c Georges;

16d Marguerite.

Du 2e mariage :

16e Jean 1707-1790

x    Jeanne VALLET;

16f Marie  ° 1709

x 1731 Jean-Claude (MOLLIN ou) MOTTIN;

16g Antoine en G V;

16h Antoinette ° 1714

x 1741 François CROS;

16i Pierre 1716-1717;

 16j Joseph ° 1718;

 16 k Pierre 1720-1731;

 16 l André ° 1723.

34 Michel PAQUIEN dit LÉGUETTE, travailleur d'Hauterives, y ° b. 18-19/09/1683, vivant en 1735.

G VII

64 François DOREY dit GUINOT, travailleur d'Hauterives, ° Hauterives 11/06/1646, y + 14/01/1715,

x1 Hauterives 22/11/.1672 à 65 qui suit.

x2 Isabeau CHATANIER.

65 Anne d'IMBERTON, + Hauterives 23/09/1693.

Postérité :

Du 1er mariage :

32a Jean en G VI;

Du second mariage :

32b Jacques ° 1679;

32c Marie-Anne ° 1682

x    Imbert TIRON.

68           Imbert PAQUIEN dit LÉGUETTE, teste le 6/02/1697, inh. Hauterives le 10,

x1 CM Me Jean Paquien à Hauterives du 10/07 et à Hauterives 27/07/1677 à n°69

x2

Flourie BOUZON.

69           Gabrielle BAYARD, ° Hauterives 16/05/1659, y + 30/09/1685.

Postérité :

Du 1er mariage :

34a Joseph ° 1679;

34b Marie ° 1681;

34c Michel en G VI.

Du second mariage:

34d Anthoinette ° 1687

x Hauterives 17/02/1705 CM 29/01 Jean BRUNET;

34e Jeanne, ° 1688;

34 f Jacques ° 1690;

 34g fa ° 1693 non nommée;

 34h Benoîte b. 1695.

G VIII

128 Claude DOREY dit GUINOT, laboureur de Combesse à Hauterives, teste malade 16/02/1657,+ Hauterives 18/06/1688,

x CM Me Pierre Bonin passé à Tersanne 8/02/1639 ADD 2E 24.569/1puis  séparé de biens,

129         Catherine FERLAY, de Tersanne, ° vers 1604, + St-Sorlin 31/03/1682

Postérité :

64a Florye 1642-1646;

 64b François en G VII;

64c Benoiste ° 1649

x 1680           Flory REY;

64d Jeanne ° 1652

x1 1680        Estienne BLACHON,

x2                 Claude CARCEL.

130         Sébastien d'IMBERTON, de St-Etienne au mandement de Crépol.

136         Jacques PAQUIEN dit LEGUETTE, laboureur procureur d'office du mandement d'Hauterives, teste 12/12/1689, inh. 25/02/1694,

x Treigneux 5/02/1645 CM 15/01

137         Benoicte PAQUIEN, b. Treigneux 29/05/1623, vivant 19/03/1679.

Postérité :

72a Catherine b. 1646 vivante 1670;

72b Imbert ou Humbert en G VII;

 72c Anthoine b. 1650;

 72d Claudine

x Hauterives 5/07/1683 Anthoine CHANCRIN;

72e Anthoine b. 1656;

72f Louise 1653-1689

x Hauterives 15/04/1681 Guillaume TARDY;

72g Joseph b. 1663

x Hauterives 17/01/1690 Anthoinette MOLLARD;

72h Benoîte b. 1665; Marie b. 1670.

138         Vincent BAYARD, laboureur de Mureils puis Hauterives ° vers 1624, teste malade 20/05/1654, inh. 28/08/1699.

x Hauterives 3/06/1653

139   Magdeleine MILLIOT, d'Hauterives.

G IX

256 Pierre DOREY dit GUINOT, laboureur de Combesse à Hauterives, inhumé à Hauterives le 26/12/1646,

x CM Me Giraud à St-Julien-de-Montsage 10/01/1601

257 Thiènène (Etiennette) JUVENETON, de St-Julien mandement de Serre, inhumée à Hauterives 2/12/1653.

Postérité :

128a Claude en G VIII;

128b Florie

x 1631         Anthoine PASCAL;

128c Alix, dite mariée.

258   Jean FERLAY,

259   Agnès GENTHON.

272         Jean PACQUIEN dit LÉGUETTE, laboureur d'Hauterives, teste malade 28/08/1632, + entre 1647 et 1652,

273   Florye BERGER, + 13/03/1651.

274         Jean PACQUIEN, laboureur de Treigneux, y inh. 8/10/1668, teste 8/04/1639, 9/03/1662,

(Ascendance dans la réponse 30-1-MICOUD de Vercors-Généalogie. n°31 p.430)

x avant 1610

275         Clauda De ROUX, de Montchenu, + Treigneux 6/04/1662.

 278   Claude MILHOD, + avant 18/04/1649.

G X

512   Guinot DOREY, + avant 1596,

513   Isabel FERROIL, vivante 26/05/1596.

(Ce couple est 4 fois dans l'asc. d'André et Jean REYNAUD n° 4122, 12.186, 15.900, 23.730 etc.)

Postérité :

256a Pierre en G IX;

256b Jacques + 1630

x    Jeanne BERNARD;

256c Rolland + 1631

(Ascendance Sosa n° 7950 d'André et Jean REYNAUD);

 256d Thonie ou Antoinette + 1637

x 1596 Jehan CHANCRIN;

256e Suzanne vivante 1629,

x Pierre JUVENETON-BALEY

(Ascendance Sosa n°2061, 6099, 11865 d'André et Jean REYNAUD).

514   Jean JUVENETTON,

515   Clauda de CHASTILLON.

Note d'André REYNAUD : Hauterives est appelé à cette époque paroisse de St-Martin-Anserein ou Enserein, c'est à dire du pays de Serre. Hauterives est surmonté au nord par un petit serre (colline). Un lieu synonyme sur Montmiral St-Pierre-en Serans depuis sur St-Michel.

 Documentation papiers fournie par Édith BAUVET née MATHIEU, rédigé par Denys FAURE, avec la participation pour la généalogie partie commune d’André et Jean REYNAUD.

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