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SPRP  -   1 rue des Clercs  -   26100 Romans sur Isère.    Réunion au local le mercredi à 17 heures.

Le village de Barbières.


Suite...

La Barberolle se  fraye un passage, au sud du village, au bas de rochers dressés à la verticale. Cet endroit est appelé le « Perthus » (de pertuser) mot appartenant plus ou moins au glossaire du patois local et voulant dire « faire un trou ». Le Perthus en question consiste, en effet, en une gorge assez profonde. Certains documents conservés aux Archives départementales font état du mot « Cluse », employée pour désigner l’ouverture de la Montagne. Selon une croyance que justifieraient certaines découvertes d’objets usuels, il se trouvait autrefois, là, une agglomération gallo-romaine dont certains rapports du 19e siècle disent qu’elle est demeurée inexploitée.

traversée par la Barberolle
... plusieurs grottes
Une gorge assez profonde

Le territoire de la commune de Barbières est traversé par la Barberolle, torrent qui vient du lieu dit « Le Chaffal » ; La Barberolle sépare, sur une partie de son parcours, les communes de Bésayes et de Charpey, traverse celle d’Alixan  et allait autrefois se jeter dans la Rhône. Elle avait alors, 25 km. On avait calculé sa largeur moyenne qui s’établissait à 8 mètres et la dénivellation de la source jusqu’au fleuve était de 580 mètres. Aujourd’hui, la Barberolle rejoint la partie du canal de la Bourne construit entre Bourg-de-Péage et Chabeuil. Malgré cette déviation ou ce raccourcissement, cette petite rivière offre aux pêcheurs de nombreuses possibilités, on y trouve des truites, des « chabots » et des « suiffes ».

En fait il existe, au Perthus plusieurs grottes d’une assez grande profondeur. Certains habitants de Barbières rapportent qu’ils ont eu l’occasion de s’y aventurer, et, dans l’une d’elles, ils purent même parcourir plus de cent mètres. Aucun spéléologue ne s’est cependant encore intéressé à ces grottes.

L'église actuelle ...

L’église actuelle de Barbières a été construite dans la seconde moitié du 19e siècle. Elle n’offre pas de particularité et ne révèle qu’un style gothique assez abâtardi. L’ancienne église, située au milieu du village, côté montagne, est désaffectée depuis longtemps. Elle sert d’entrepôt à un commerce d’alimentation. Sa façade a été modifiée, mais on y voit encore la trace d’un vitrail. Derrière ce bâtiment, on trouvait le cimetière, un cimetière d’étendue bien modeste.

... L'ancienne église

Sur le plan religieux, Barbières apporte quelques témoignages particuliers : ces « sorties de Mission » qui se sont concrétisées par l‘édification de statues de la Vierge et la pose de croix à divers endroits.


Sur la place de l’église, on trouve une de ces croix, installée en 1898.
Une autre, en fer, plantée sur des pierres de taille, se voit au sud du village, après le passage du Perthus, elle fut installée en 1902.
Sur un rocher, au passage même du Perthus, mais difficilement accessible sans échelle, malgré la trace de quelques escaliers creusés dans le roc, on a, en 1926, posé une statue de la Vierge.
Une autre statue, mais qui provenait de l’église actuelle, a été placée dans une grotte à proximité. Cette grotte est fermée par un grillage.
On passe également devant d’autres Croix, côté nord, à des croisées de chemins.
Mais la plus audacieusement située, est celle que posa, avec l’aide du curé, un prisonnier allemand (à la fin de la dernière guerre). Cette dernière est en effet plantée, au sommet d’un rocher à pic et domine verticalement la route.

Les maisons de Barbières...

Les premières maisons de Barbières furent construites près de la montagne que dominent actuellement les ruines de Pellafol.  Les fondations, comme les murs, sont donc très anciens et la plupart possèdent des voûtes aux épaisses arcades. On prétend que les grottes que l’on rencontre le long de la montagne communiquent plus ou moins entre elles, et, ainsi qu’il était, parait-il, de tradition lors de la construction de Châteaux forts, un ou plusieurs passages « secrets » existeraient qui, partant de Pellafol, aboutissaient à ces grottes et servaient ainsi, dans un but de sécurité, à assurer les communications.

        Un vestige des temps anciens de Barbières existe encore …à Crest. C’est une porte en fer, qui fermait le village au sud, à quelques cinquante mètres de la maison qui abrite le bureau des P.T.T. On  décèle, en effet, à cet endroit, des traces d’épaisses murailles qui ont été utilisées comme soutien de divers immeubles.

... construites près de la montagne que dominent actuellement les ruines de Pellafol.

... des voûtes aux épaisses arcades

Ceux de la ville...

Presque caché du regard des gens qui circulent dans la plaine, masqué d’un coté, par quelques immeubles isolés ; de l’autre par la montagne ; à l’écart des routes de grande communication. Barbières, où le piéton est généralement maître de la chaussée, pouvait se   croire, durant longtemps, ignoré des étrangers (je fais allusion aux gens de la ville). Mais ceux-ci, depuis quelques temps, ont découvert ce village. En l’espace de quelques mois, trente constructions nouvelles ont surgi du sol et les personnes au courant disent que ce n’est pas fini ! On cherche à  venir à Barbières, à y bâtir, à s’y loger et à y résider. Au niveau de l’autorité municipale, on s’en étonne. Et l’on avoue être fort surpris de  recevoir des demandes de  renseignements émanant de correspondants totalement inconnus, habitant les uns et les autres dans des cités éloignées, correspondants à la recherche d’adresses de vendeurs de terrains ou sollicitant des informations les plus diverses « Que diable opine-t-on du bonnet, pourquoi tous ces gens là veulent venir habiter chez nous ?…On n’a pas tellement de distractions ! ». La réponse  _ il y a à peine quelques semaines _ personne ne l’avait trouvée. En vérité, les citadins cherchent un endroit où ils peuvent trouver tout à la fois, le calme, la tranquillité et le bon air. Les gens de Barbières paraissent ignorer qu’ils avaient tout cela…et que « ceux des villes » les enviaient…


Le col de Tourniol

L’agglomération n’a cependant  pas uniquement ces avantages  d’ordre thérapeutique. Ceux du site et de l’emplacement, lui donnent un potentiel touristique encore totalement inexploité. Sa position en fait le point de départ de grandes excursions.

        A 11 km du Col de Tourniol, magnifique belvédère sur le dernier contrefort Est du massif alpin dans le nord de notre département, Barbières pourrait recevoir de nombreux touristes. D’ailleurs la départementale 101 qui donne accès au Col, est, les dimanches et jours de fête, l’objet d’une fréquentation permanente. On y dénombre assez souvent plus de mille voitures dans une seule journée. La route est depuis quelques années en parfait état, tout au long pittoresque et sinueuse, mais sans danger pour les conducteurs prudents, avec de belles échappées, des coins calmes et riants où l’on s’arrête volontiers…

        Le panorama que l’on découvre au col, c'est-à-dire à la limite même de la commune est assurément plus beau le matin que le soir, parce que, lorsque le ciel est net, il est parfaitement éclairé par le soleil. Mais on pourrait dire que Barbières, sur le plan touristique, est un village sous équipé. Il manque des chambres. Un seul hôtel fort bien tenu, et dont la réputation gastronomique s’étend assez loin à la ronde, ne peut offrir que huit lits, ce qui est magnifiquement insuffisant pour servir de base à une activité touristique. C’est dire que Barbières a des possibilités, à l’échelle tout à la fois de son importance, de sa vocation et de ses attraits.

... magnifique belvédère
... la départementale 101 qui donne accès au Col

Deuxième partie

Article de H.R.

Archives de l’Impartial, année 1964.

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