Fanny (Eva Roucka)

Eva ROUCKA  est née en 1951 en Tchécoslovaquie. Elle a suivi l’Ecole des Beaux Arts de Prague, et fuit le régime communiste. Sculpteuse et céramiste, elle travaille toutes les matières terre, bois, pierre, brique , vitrail ,bronze, neige, glace pour des  « œuvres étonnantes parfois monumentales, parfois minuscules, toujours pleines d’humour. »

Cette sculpture inaugurée le 16 novembre 1996 est en résine polyester, en rapport avec la fonction de l’espace : on y joue (plutôt on y jouait) aux boules depuis 200 ans  mais l’artiste semble se moquer de cette tradition (grosses fesses et cuisses , petite tête de la Fanny) «  Il faut avoir une petite tête pour se laisser embrasser à cet endroit » commente l’auteur. Humour à propos de femmes naïves ou de boulistes phallocrates ?

Fanny accompagne les parties de boule. C’est le fessier qu’il faut embrasser quand on perd une partie sans marquer aucun point.

Une tradition récente voudrait lui trouver une origine en Dauphiné où une Fanny aurait été serveuse dans un café de Grand-Lemps, peu avant la Première Guerre mondiale. Ce fut le maire du village qui inaugura cette pratique, mais des cartes postales précédant cette période montrent déjà Fanny et son postérieur offert. Mécontente que son patron lui ait refusé une augmentation, elle aurait montré ses fesses aux joueurs de boule pour se venger. D’autres la voient d’origine lyonnaise puisque la petite histoire du quartier de la Croix-Rousse dit que, dès 1870, les joueurs du Clos Jouve avaient comme spectatrice une jeune fille de vingt ans au grand cœur. Elle consolait le joueur malheureux en lui montrant ses fesses.

Marcel Pagnol revient sur la célébration de la Fanny dans son œuvre: « Le temps des amours ».

Dans la chanson « Venus callipyge » Georges Brassens a chanté Fanny: «  quand je perds aux boules, en embrassant Fanny, je ne pense qu’à vous ».