Générique (Jean Gabriel Coignet)
Les sculptures, à distinguer des monuments mémoriels, peuvent s’implanter n’importe où ; car contrairement aux monuments mémoriels, statues ou bustes, elles ne sont pas liées à un lieu particulier, ne célèbrent pas un évènement historique ou un personnage célèbre. Elles peuvent donc être déplacées, comme ça a été le cas à Romans pour l’arbre à cloches, ou l’œuvre du Docteur Gréco Place aux Herbes, également l’empreinte de Gaïa déplacée du jardin du Musée de la Chaussure au Rond-point de l’Europe. C’est pourquoi on parle à leur propos d’art nomade.
Jusqu’au début du XXe siècle, les villes et villages ont été surtout agrémentés de monuments mémoriels : par exemple presque toutes les communes de France possèdent un monument aux morts.
Nous parlerons au cours de cette visite uniquement de l’art contemporain. Après le milieu du XXe siècle, une rupture s’opère. Les municipalités vont investir plus dans l’acquisition d’œuvres nomades que dans la construction de monuments mémoriels. Cette politique, fut initiée par André Malraux qui, entre 1958 et 1969, en tant que Ministre de la Culture encouragea le développement des arts qui ont le plus d’effet sur les masses : avec lui nait la notion d’art social.
Mais c’est surtout à partir de 1981, sous l’impulsion de François Mitterrand et Jacques Lang son ministre de la Culture, que les municipalités, et également les établissements de l’Éducation Nationale vont être invités à faire l’acquisition d’œuvres contemporaines.
La ville de Romans va acquérir des œuvres en deux phases, et peut-être sommes-nous à l’aube d’une troisième, avec un fil conducteur qui jusqu’à présent n’a pas connu d’exception, faire travailler des artistes locaux.
Dès 1981, sous l’impulsion de Georges Filloud maire de Romans, Mr Lanthaume, adjoint à la culture, va lancer une campagne d’acquisition d’œuvres. Le joueur de flûte de Toros sera la première sculpture, inaugurée en 1982, à venir agrémenter le centre-ville de Romans. La campagne se termine en 1986 avec les 7 sculptures de Jean Gabriel Coignet, prenant toute leur place dans la réhabilitation du quartier de la Monnaie.
Une nouvelle période d’acquisition d’œuvres commence en 1990, Monsieur Lapassat étant maire et Mme Laffont adjointe à la culture. Les sculptures viendront agrémenter différentes places de la ville : Place Jules Nadi, Place Ernest Gally, Champ de Mars, devant la gare etc. Il s’agit de valoriser l’espace urbain et de donner accès à la culture aux romanais. Les sculptures partagent avec les graffitis ou street art d’être un art de rue, accessible à tous. Les premières sont pérennes, l’œuvre d’artistes reconnus, la plupart du temps issus d’écoles des beaux-arts, le street art est un art éphémère, souvent contestataire, clandestin à ses origines, venant du monde interlope des tagueurs. Il est souvent associé à la musique pop.
Vous verrez également pendant la visite deux fresques murales. Le circuit se termine tout près d’ici, au rond-point de l’Europe, ayant parcouru environ 1km700.