Jeanne Humbert
Le Malthusianisme
Doctrine de Thomas Malthus ; économiste anglais et pasteur anglican. Elle prône la restriction démographique par l'abstinence.
Thomas Malthus voulait que l'on prenne conscience que les ressources de la terre ne sont pas inépuisables. Croissance démographique rapide.
Le Néo-Malthusianisme
C'est l'actualisation de la pensée de Thomas Malthus avec radicalisation de la limitation des naissances qui devient un droit et un devoir humain. Contraception, avortement, voir pour certains eugénisme.
Jeanne HUMBERT
Ecrivain, journaliste, militante pacifiste et libertaire française.
Elle appartient au mouvement néo-malthusien. Elle a milité pour la liberté sexuelle, la liberté de la contraception, de l'avortement et de l'eugénisme.
Jeanne Humbert, pour l'état civil ; Henriette – Jeanne Rigaudin, voit le jour à Romans sur Isère au n° 6 de la place Jacquemart, actuellement côte Sainte Ursule dans la maison de ses grand-parents maternels le 28 Janvier 1890. Elle est la fille de Frédéric Rigaudin et d'Aline Blanc. Ils auront trois enfants.
Sa mère, avait au moins deux mauvaises habitudes : elle fuguait et fréquentait « La Maison du Peuple » de Romans pour y écouter les orateurs anarchistes et socialistes de passage. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance d'Auguste Delalé, un ouvrier cordonnier, agitateur, anarchiste et socialiste.
En 1901, elle quitte son époux et laisse deux de ses enfants, elle suit Delalé à Tours avec Jeanne. L'enfant a toujours voulu croire qu'elle était la fille de Delalé et non celle d'un Rigaudin, petit bourgeois alcoolique. Toute son enfance Jeanne va baigner dans ce milieu anarchiste et socialiste.
A Tours, Jeanne fréquente des figures anarchistes telles que Laurent Tailhade, Jean Marestan et le célèbre cambrioleur Alexandre Jacob.
Elle passe son Certificat d'études primaires. En 1903, la tribu Delalé est contrainte à l'exil (activités anarchistes ayant causé trop de scandales). Elle se réfugie à Paris où Marestan lui a trouvé un appartement.
Jeanne devient l'élève d'Eugène Vigo dit Miguel Almereyda. Il est le père du réalisateur Jean Vigo dont Jeanne est la marraine laïque. Il lui apprend la sténographie. Dans le cercle des connaissances d'Eugène Vigo se trouve Eugène Humbert.
Le 15 avril 1908, Eugène Humbert lance le Journal néo-malthusien « Génération Consciente ». En 1909, il demande à Jeanne de venir au secrétariat de son journal. Elle devient une collaboratrice active. Devenue sa compagne, elle en aura une fille en 1913. Elle l'épousera en 1924 pour faciliter leurs relations en cas d'emprisonnement. Lorsque la guerre de 1914 éclate, pacifistes tous les deux, ils se réfugient à Barcelone. A leur retour en 1919, Eugène est arrêté et condamné à 5 ans de prison.
Elle collabore aussi à « La Grande Réforme » autre journal crée par Humbert. Comme son mari elle est condamnée à plusieurs reprises à des peines de prison, en particulier pour ses propos et ses actions en faveur de l'avortement, interdit en France depuis 1920.
Le 05 novembre 1921, ils sont condamnés à 2 ans de prison et 3000 frs d'amende en vertu des lois votées en 1920. Elle est incarcérée à la prison « Saint Lazare », elle y écrira « Le Pourrissoir » où elle raconte sa détention et celle de ses codétenues avec beaucoup d'humanité et d'humour. Elle est libérée le 30 juillet 1922. Eugène ne le sera qu'en février 1924.
En 1924, ils font la connaissance de Marcel Kienné de Mongeot, théoricien et praticien du naturisme. Jeanne séduite par cette théorie, écrit un roman précurseur « En pleine vie » dans lequel elle exalte la liberté sexuelle et le naturisme.
Elle parcourt la France pour donner des conférences en faveur du contrôle des naissances et du pacifisme. En 1932, elle adhère à la « Ligue internationale des combattants de la paix ». Deux ans plus tard, elle est de nouveau condamnée pour propagande néo-malthusienne à 3 mois de prison mais elle est graciée suite à la mobilisation d'amis écrivains et d'intellectuels.
A la déclaration de la guerre, ils s'installent à Lisieux. Suite à des problèmes de santé Eugène est hospitalisé à Amiens où il meurt en 1944 au cours d'un bombardement.
En 1946, Jeanne crée « L'Association des amis d'Eugène Humbert » . En 1951, avec Félicien Challaye et Emile Blanchet, elle participe à la fondation du « Comité National de Résistance à la guerre et à l'oppression ».
En 1981, Bernard Baissat réalise un film documentaire sur sa vie :
« Ecoutez Jeanne Humbert »
Elle meurt à Paris le 01 août 1986. Elle a 96 ans. La ville de Romans lui rend hommage en donnant son Nom à une rue. Elle se situe derrière la gare, elle est perpendiculaire à la rue De Delay.
Oeuvres de Jeanne Humbert
1931 – En pleine vie.
1932 – Le Pourrissoir.
1933 – Sous la cagoule ; Contre la guerre qui vient.
1947 – Eugène Humbert ; la vie et l'oeuvre d'un néo-malthusien.
1970 – Les problèmes du couple.
Quelques figures anarchistes
Auguste DELALE (1864-1910)
Eugène-Bonaventure VIGO dit Almereyda Miguel (1883-1917) photographe, journaliste anarchiste puis socialiste. « La guerre » et « Le Bonnet Rouge ».
Jean VIGO (1905-1934) réalisateur ; « Zéro de conduite » et « L'Atalante ».
Félicien CHALLAYE philosophe, journaliste et pacifiste.
Emile BAUCHET journaliste, cinéaste pacifiste et libertaire.
Biographie : Sauvegarde du Patrimoine Romanais-Péageois.
L'Impartial. Le Pourrissoir. Wikipédia. « Ecoutez Jeanne Humbert »
Sauvegarde du Patrimone Romanais-Péageois – Bernadette Christ – le 08 Mars 2017.