Ils pensaient que...
Témoignage d’un « Poilu romanais »… Texte tiré d’un carnet tenu par un soldat romanais. « 2 Août 1914 » La Générale vient de sonner. |
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« …Du 26 Octobre au 13 Novembre 1914 : Rien de particulier. Nous sommes toujours en avant de Seicheprey, sur la ligne Richecourt, Laèville, St Bossan. Chaque jour, il y a des fusillades, à la moindre silhouette, nos guetteurs exercent leur qualité de tireur, les « boches » eux aussi ne sont pas en défaut de surveillance, malheur à celui des nôtres qui montre le bout de son képi. Aussitôt un feu de salve lui démontre qu’il ne faut pas être trop téméraire. A part les deux premiers jours où nos pertes ont été dans notre Régiment de plus de 400 tués ou blessés, nous n’avons pas eu trop à souffrir des « boches » et pourtant ils tirent des coups de fusil et de canon ; Mais les tranchées sont des merveilleuses protectrices. Il est vrai que de notre côté, nous n’avons pas dû faire beaucoup de mal. |
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Combien de temps durera notre situation, partiront-ils tout seul, ou faudra-t-il les déloger à la baïonnette ? Enfin, je termine cette période de cette lutte fantastique, avec la certitude que nous entrons dans la victoire finale. Ah certes nous aurons payés cher, nous ne pourrons jamais consoler les douleurs de ces terribles séparations qui ont semé le fer et la mitraille. Mais nous devons relever nos cœurs, car c’est la lutte suprême contre cet horrible cauchemar qu’était le militarisme, militarisme abhorré par les pères et les mères qui n’avaient d’autres perspectives de voir leurs enfants dévorés par ce molosse impitoyable. Dans cette guerre, il a décrété sa mort. Et nous pourrons désormais saluer l’aurore d’une Europe réconciliée, laborieuse et fraternelle ». Mandres aux quatre tours La Sauvegarde du Patrimoine romanais - péageois Jean Pierre Devoize |